Il y a presque vingt ans désormais que le téléchargement est entré dans nos vies. Plus besoin d’acheter des disques, des CDs, des DVD il suffisait de se rendre sur Internet et de choisir ce qui nous plaisait, pour le télécharger…sans payer.
Une bombe dans l’industrie du divertissement qui a dû s’adapter et réagir vite, pour ne pas se laisser dépasser par la mode du téléchargement illégal. Voici une petite rétrospective de l’évolution de ce style de consommation.
Téléchargement : une zone hors de contrôle au début d’internet
Les utilisateurs de l’internet des premières heures se souviennent certainement des logiciels comme Napster, Emule, ou Kazaa, qui permettaient de partager des fichiers entre utilisateurs, en faisant fi des droits liés aux différents fichiers.
Au départ, c’est la musique qui a été touchée. La connexion étant plutôt lente à l’époque, et télécharger un fichier Mp3 prenait plusieurs heures. Mais très rapidement, c’est devenu un réflexe pour de nombreux consommateurs. En effet, pourquoi payer quand des logiciels gratuits permettaient de récupérer nos titres favoris, avec seulement un peu de patience ?
Peu à peu, le téléchargement illégal se démocratise et il devient plus efficace. Les connexions internet des particuliers deviennent plus rapides, et le Mp3 n’est plus le seul type de fichier facilement téléchargeable ! On s’attaque aux films (en DivX), aux jeux vidéo, et les utilisateurs se multiplient en même temps que ces plateformes de téléchargement en P2P (peer to peer) qui permettent de s’échanger, entre utilisateurs, des milliers de fichiers.
C’est l’heure de gloire de eDonkey, de Emule, qui rappellera bien des souvenirs à ceux qui étaient ados à l’époque.
Ensuite, c’est le Torrent qui connait un essor incroyable (avec KickAss Torrents ou OMGTorrent par exemple). Via certaines logiciels gratuits (et non légaux) et un fichier torrent que vous récupérez sur Internet, il est possible de télécharger rapidement des tonnes de fichiers en tout genre, avec parfois de mauvaises surprises (virus, fichiers corrompus, porno à la place d’un film…).
C’est l’avènement de the Pirate Bay, un site sur lequel on semble trouver tout ce qu’on cherche. Et c’est à ce moment que les industries musicales et cinématographiques commencent à paniquer.
Des lois et des restrictions : la chute de la culture gratuite ?
Face aux millions de téléchargement illégaux, la réponse des distributeurs légaux et des ayants droits s’organisent. Il est nécessaire de trouver une solution pour stopper l‘hémorragie qui menace les artistes et les sociétés de productions.
Des campagnes de sensibilisation sont lancées, afin de rappeler au consommateur l’importance de la culture payante, pour sa survie. Rappelez-vous ces publicités dans vos DVD, qui précédaient le film : Le piratage, c’est du vol ! Souvent contre-productif (car l’utilisateur en question regardait un DVD…acheté), ce type d’initiative n’a pas réellement impacté le marché du téléchargement illégal.
Il a donc fallu faire appel à des lois pour régler le problème. C’est ainsi qu’une véritable chasse aux sorcières s’est organisée autour de ces entités illégales. Les serveurs des sites les plus utilisés étaient traqués puis fermés, parfois avec fracas comme ce fut le cas avec le service de Megaupload. Et certains sites comme Zone-téléchargement ou The Pirate Bay ont subi (et subissent encore) des fermetures fréquentes.
Mais les pirates ne mettent pas bien longtemps pour contourner les restrictions qu’on leur impose et pour renaître ailleurs.
Les amendes, comme testées en France avec le système Hadopi, n’ont pas non plus réglé la question. Cela a même crée un certain mouvement de rébellion chez les consommateurs, furieux de ce voir priver de ce qu’il considérait comme un droit à la culture.
Mais une alternative légale semble avoir été trouvée, avec l’apparition de nouvelles plateformes proposant utilisation gratuite et services d’abonnements payants, qui permettent à tous les types d’utilisateurs de profiter de musiques ou de films à des tarifs raisonnables.
Payer pour de la qualité, la nouvelle forme de consommation
Et s’il ne s’agissait que d’un problème de tarifs ? Alors que le dernier album de votre artiste favori sera vendu 15 euros en boutique, que le dernier film sera proposé en Blu Ray à plus de 20 euros, il existe des offres légales qui permettent de profiter en illimité de musiques, de séries, de films, pour moins de 10 euros / mois !
Le téléchargement illégal devient alors bien moins avantageux. En effet, parmi les contraintes majeures de ces piratages, on notera les risques de voir son appareil infecté par un virus, la lenteur que peuvent prendre certains téléchargements, voir même la possibilité que le fichier ne soit pas le bon après plusieurs heures de téléchargement. Sans parler de la qualité médiocre de certains fichiers.
De ce fait, payer pour un accès facile et rapide à la culture semble être une solution viable. On le voit avec le succès que rencontrent des plateformes comme Spotify pour la musique, ou Netflix pour les films et séries.
Cette nouvelle forme de consommation qui rémunère les artistes tout en offrant toujours une part de gratuité pour certains sites, va dans le sens de l’évolution de la consommation de la culture. On préfère payer pour de la qualité sans avoir à s’embêter avec les aléas du téléchargement illégal.
Ainsi, à prix raisonnable, on peut accéder à des milliers de fichiers musicaux, à un catalogue de films disponibles à la demande (V.O.D) à tout moment, et aux derniers épisodes de nos séries préférées.
Même si le téléchargement illégal se poursuit et se poursuivra, on peut considérer ces offres comme un compromis dans lequel les artistes, les producteurs et les consommateurs trouvent leur compte.